Le billet de Patrick Parment
Ce deuxième tour des élections municipales s’est déroulé dans des conditions très particulières. Entre le premier et le deuxième tour, le Covid-19 a confiné la France, perturbant le déroulement normal d’un scrutin municipal où le taux d’abstention était déjà de 54,5%. Au second tour il a frisé le taux record de 60%. Tout ceci mérite quelques réflexions au-delà de la victoire de ces fous furieux d’écolos dans quelques grandes villes, et pas des moindres (Bordeaux, Strasbourg, Poitiers, etc).
Ce n’est pas un hasard si lors du premier tour près de 90% des maires ont été élus ou réélus dans les villes et villages de moins de 9000 habitants. Sur les 36 529 communes que compte notre pays, 54% d’entre elles ont moins de 500 habitants (7% de la population française). Pour le second tour, ce sont donc 4 220 communes qui sont concernées dont l’immense majorité des grandes métropoles. Avec un taux d’abstention qui frise les 60% on est en droit de se poser la question de la légitimité démocratique de ces maires.
Le résultat de ces municipales, qui n’anticipent en rien, aux dires de certains, des autres élections (régionale, législative, etc.) ne manquent pas de nous intéresser quand on constate l’effondrement du parti au pouvoir (LREM) qui, il faut le souligner n’avait aucune implantation locale. Quant à la montée des Verts, acoquinés au PS en général qui leur a servi de marche pied, on est là face à un phénomène très bobo d’un électorat macroniste déçu qui a trouvé refuge dans l’écologie par détestation du Rassemblement national.
Cela augure-t-il de la constitution d’un grand parti de gauche sous la houlette des écolos ? Certainement pas tant les détestations sont grandes entre les Mélenchon, Jadot et consorts qui veulent tous être vizir à la place du vizir. A droite, celle-ci semble avoir retrouvé chaussure à son pied en limitant la casse malgré la perte de Bordeaux et Marseille. « Droit dans mes bottes », alias le clown Alain Juppé, vient de se prendre un direct en pleine poire. Normal, ça toujours été un looser.
Qu’on le veuille ou non, ces municipales consacrent les analyses d’un Jérôme Fourquet (l’Archipel français) et plus encore celles de Christophe Guilluy sur la France d’en haut, urbaine, et celle d’en bas, rurale. En toile de fond ce sont toutes les revendications des Gilets jaunes qui remontent la surface, car on aurait tort de croire que le feu de ces mouvements s’est éteint.
Quant à la victoire de Louis Aliot à Perpignan, elle montre que le front républicain ne marche pas tant la ville a été massacrée par des édiles de gauche comme de droite des décennies durant. C’est une victoire très symbolique pour le RN. Mais ce qu’il est plus intéressant de noter, c’est la réélection des maires RN – une bonne dizaine – preuve s’il en est qu’ils savent gérer une ville.
Alors, et Emmanuel Macron dans toute cette affaire, me direz-vous ? Il s’est pris coup sur coup la crise de Gilets jaunes et la pandémie. Or, cette dernière a eu pour vertu de mettre en lumière tous les dysfonctionnements d’un Etat jacobin aux ordres d’une idéologie libérale. Avec le confinement les Français ont peut-être redécouvert les vertus d’une vie plus économe, plus frugale. D’où cette tentation écolo dans les grandes villes ?
Ces élections confirment surtout l’existence d’une France d’en haut et d’une France d’en bas. A charge pour Macron de changer son logiciel ce qui est fort improbable au regard de sa formation et de son ancrage néolibéral.
Au sortir de ces élections, l’avenir s’annonce une fois de plus incertain tant notre personnel politique manque de courage, de convictions car trop longtemps aux ordres d’une gauche masochiste, hors sol et dangereuse. Les Français veulent plus de sécurité et donc l’arrêt d’une immigration qui gangrène ce pays. Ils veulent travailler, français de préférence, et surtout retrouver une liberté qu’un Etat jacobin et une administration soviétique leur confisquent à coup de décrets, lois, normes, que sais-je encore. Les Français veulent respirer et surtout continuer de respirer l’air du pays.
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