par Léo Kersauzie
Le président russe Vladimir Poutine s’est longuement exprimé sur l’ensemble des sujets d’actualité lors de son intervention au Forum économique de l’Est (EEF) qui se tient à Vladivostok.
La protection des régions frontalières de la Russie contre les attaques ukrainiennes est le devoir sacré des forces armées russes, a déclaré Vladimir Poutine. Le président russe a souligné que son pays n’était pas contre le transit de son gaz par l’Ukraine, mais qu’il ne pouvait pas contraindre Kiev à faire quoi que ce soit à cet égard. Poutine a également noté que le problème de Moscou avec le dollar provenait du fait qu’il lui était «refusé» de régler ses factures dans cette monnaie. Sur une note positive, il a attiré l’attention sur la baisse de l’inflation en Russie.
Tour d’horizon des principaux sujets abordés par le président russe au cours de son intervention.
La région de Koursk
En attaquant la région de Koursk et d’autres zones frontalières, l’Ukraine voulait distraire la Russie de son offensive dans le Donbass.
Cette stratégie a échoué : Kiev s’est gravement affaiblie dans d’autres directions, tandis que l’armée russe n’a fait qu’accélérer son offensive. Les pertes des forces armées ukrainiennes sont si importantes que l’armée du pays pourrait bientôt perdre sa capacité de combat : «L’ennemi subit de lourdes pertes, tant en hommes qu’en matériel», a souligné Poutine.
La protection des régions frontalières de la Russie contre les attaques des forces armées ukrainiennes est le «devoir sacré» des forces armées russes. Le nombre de militaires sous contrat a «fortement augmenté» après l’attaque ukrainienne contre la région de Koursk.
L’Ukraine frappe des centrales nucléaires
Les frappes ukrainiennes contre les centrales nucléaires de Zaporojia et de Koursk sont des «attaques terroristes flagrantes», a mis en garde le président russe.
«On ne peut qu’imaginer ce qui se passerait si nous donnions une réponse du type «coup pour coup», ce qui arriverait à cette partie de l’Europe».
Règlement du conflit ukrainien
Pour régler la crise ukrainienne, la Russie recherchera «des garanties qui pourraient fonctionner au moins dans une certaine mesure».
L’Occident et les autorités de Kiev ont abandonné les accords d’Istanbul de 2022 sur le règlement de la situation en Ukraine au profit d’une tentative d’infliger une défaite stratégique à la Russie, ce qui «ne fonctionne pas».
La Russie n’a jamais refusé de négocier sur l’Ukraine, mais elle ne le fera pas sur la base de «quelques demandes éphémères, mais uniquement sur la base des documents qui ont été convenus et effectivement paraphés à Istanbul», a répété Vladimir Poutine.
Moscou et Kiev ont réussi à s’entendre sur le règlement du conflit en mars 2022 à Istanbul. La seule raison pour laquelle les accords n’ont pas été mis en vigueur est que l’Occident a mis un terme au processus.
La Russie défendra toujours ses intérêts et ceux du peuple ukrainien qui adhère à la langue et aux traditions russes.
Le dollar
La Russie ne mène pas une politique de dédollarisation : «Nous n’avons pas refusé de régler nos comptes en dollars. On nous a refusé les règlements, et nous devons simplement chercher d’autres possibilités. C’est tout».
L’économie russe
L’économie russe est déjà la quatrième économie mondiale, tandis que l’écart entre la Chine et les États-Unis se creuse. Elle se développe de manière constante, mais «il faut toujours s’efforcer de franchir de nouvelles étapes», a promis Poutine.
La croissance du PIB de la Russie pour le premier semestre 2024 est de 4,6%, et cette hausse devrait éclipser celle de 2023 d’ici la fin de l’année.
L’inflation dans le pays est désormais en baisse, même si elle a récemment dépassé 9% avec un objectif de 4%.
Les autorités russes sont déjà en train de «refroidir» la situation sur le marché du crédit et dans l’économie dans son ensemble en augmentant le taux directeur et en annulant certains programmes hypothécaires préférentiels.
Les BRICS
Les pays du Sud représentent plus de la moitié du PIB mondial, tandis que les pays BRICS en représentent un tiers. «Les priorités dans l’utilisation de certaines monnaies évoluent également naturellement».
Le cas du PDG de Telegram, Pavel Durov
Les autorités russes n’ont jamais eu de problèmes avec le fondateur de Telegram, Pavel Durov, contrairement à d’autres pays, a simplement commenté Poutine.
Élections américaines
C’est le peuple américain qui déterminera le vainqueur de l’élection présidentielle américaine, la Russie n’a donc pas besoin de parler de qui elle préfère ou ne préfère pas, s’est limité à dire le président russe.
Échange de prisonniers
L’échange de prisonniers entre la Russie et l’Occident qui a eu lieu en août a été «une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties impliquées».
La Russie aidera toujours ses citoyens qui ont besoin d’aide, y compris ceux qui vivent à l’étranger, a martelé Poutine.
Transit de gaz
La Russie ne refuse pas de faire transiter son gaz par l’Ukraine : «Nous avons un contrat de transit qui expire le 31 décembre de cette année. Mais si l’Ukraine refuse ce transit, eh bien, nous ne pourrons pas la forcer».
Le refus de l’Allemagne de lancer la dernière partie du gazoduc Nord Stream 2 est «de la schizophrénie et de l’absurdité» : «Pourquoi ne le font-ils pas ? Je ne comprends pas», s’est exclamé le président russe.
L’expansion des livraisons de gaz russe à l’Extrême-Orient et à l’Asie centrale n’est pas liée aux événements en Ukraine : «Les économies de ces pays se développent rapidement, ils ont donc besoin de ressources supplémentaires».
L’Iran demande à la Russie de lui fournir du gaz, ce qui est «un projet tout à fait réalisable».
Le Moyen-Orient
La Russie s’efforce de résoudre les problèmes liés à la libération des otages détenus par le mouvement radical palestinien Hamas dans la bande de Gaza et réalise des progrès sur ce dossier, a confié Poutine.
source : Médias-Presse-Info
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