Michel Festivi
Décidemment, Macron persiste et signe dans les ignominies historiques les plus infâmes à l’encontre de la France. De plus, cette manière de dénigrer l’Histoire de France ou de l’Europe depuis l’étranger est insupportable et même proprement inacceptable. J’avais écrit un jour que Macron était un ignare absolu, qui ne connaissait l’Histoire qu’aux travers des annales de Science po et de l’ENA, dont on sait que depuis des années, elles sont construites à partir des articles du Monde et de Libération. La preuve flagrante vient une nouvelle fois de nous en être donné sur ses stupidités proférées à propos d’une soi-disant civilisation de Al Andalus.
Mais avant de déblatérer des sornettes, que Macron se renseigne, qu’il lise les bons auteurs, qu’il se cultive un tant soit peu, bref qu’il prenne le temps de la réflexion, sa fonction le lui commande. Le très grand historien Serafin Fanjul, universitaire Espagnol, islamologue et arabisant, spécialiste de philologie sémitique, ancien directeur du Centre culturel hispanique du Caire et membre de l’académie royale d’histoire, a fait litière de ces âneries débitées à longueur de temps par des incultes et reprises à satiété par des journalistes qui ne se sont renseignés sur rien.
L’un de ses ouvrages, Al Andalus, l’invention d’un mythe : la réalité historique de l’Espagne des trois cultures a été publié en France aux éditions de l’Artilleur en 2017. Ce pavé de 715 pages est une somme historique de premier ordre. Fanjul dénonce ce mythe au travers d’une analyse critique implacable. Cette pensée arabisante s’est développée au XIXe siècle, par le biais du romantisme littéraire, dont Washington Irving (1783-1859) fut l’un des parangons. Cela reprend les discours biaisés du « bon sauvage » ou du « paradis perdu », c’est-à-dire d’arabes raffinés, supérieurs, cultivés succombant aux chrétiens barbares, ignorants et maladroits, l’orientalisme dévoyé par haine de l’occident.
Pour Fanjul, cette vision idéalisée d’une Espagne multiculturelle, terre de tolérance et de vie en commun entre trois cultures et trois religions monothéistes, est historiquement erronée. Il a notamment défini le Royaume de Grenade musulman (1238-1492) comme « une société monoculturelle, avec une seule langue, une seule religion. Une société terriblement intolérante, par instinct de survie, puisqu’elle était acculée à la mer. ». Il a énoncé aussi, que pendant les huit siècles d’occupation islamiste de l’Espagne « plus le pourcentage des musulmans étaient importants, moins la société était tolérante. ». Dans la Nouvelle Revue d’Histoire (numéro 62 de septembre-octobre 2012), Serafin Fanjul précisera « Les pouvoirs religieux d’Al-Andalus cherchèrent toujours l’islamisation totale et il y eut des exodes massifs de chrétiens vers le nord, jusqu’au XIIe siècle... ». C’est d’ailleurs ces exodes qui permirent la Reconquista.
Bien sûr Fanjul fut terriblement attaqué par toute la clique gauchiste et islamogauchiste d’Espagne et d’Europe, sans que personne ne puisse apporter des arguments sérieux contraires, sauf l’insulte. Mais Fanjul n’est pas le seul universitaire à fustiger le mythe de la tolérance islamiste. Dans mon livre sur la biographie du général Miguel Primo de Rivera, un dictateur éclairé pour régénérer l’Espagne 1923-1930, publié chez Dualpha en 2023 cliquez ici, j’évoque cet épisode de l’Histoire de L’Espagne que fut la conquête du Maroc.
Lorsque les militaires espagnols reprirent pied au Maroc dans les années 1860, ils furent scandalisés par la vision des juifs séfarades qui avaient des patronymes espagnols, qui parlaient un vieil espagnol et qui étaient martyrisés par les musulmans. S’en suivi tout un courant philosémite espagnol qui culminera en 1924 lorsque Miguel Primo de Rivera prendra un décret accordant la nationalité espagnole aux juifs séfarades, et Franco et ses diplomates utiliseront ce décret pour sauver des milliers de juifs pendant la seconde guerre mondiale, j’ai tout un chapitre à ce propos.
Mais d’autres universitaires comme Rafael Sànchez Saus, professeur d’histoire médiévale à l’université de Cadix, dans son livre paru en 2019 aux édictions Le Rocher, Les chrétiens dans Al-Andalus, de la soumission à l’anéantissement, démontre que pendant des siècles, la majeure partie de la population chrétienne et la minorité juive ont été soumises à un régime de très forte discrimination. C’est aussi le cas pour Dario Fernàndez-Morera, docteur de l’université d’Harvard, professeur à l’université de Nortwestern en Illinois, qui dans son ouvrage, Chrétiens, juifs et musulmans dans Al-Andalus, mythes et réalités de l’Espagne islamique, publié chez Jean Cyrille Godefroy, assure que « loin d’être un espace de tolérance « l’Espagne musulmane » fut le lieu d’une régression culturelle dans tous les domaines de la vie. Chrétiens et juifs y furent marginalisés et opprimés par des autocrates religieux. Considérés comme subalternes dans une société hiérarchisée, ils furent réduits au rang de dhimmis et eurent le choix que les gangsters donnent à leurs victimes : payer pour être protégés ou disparaître. »
Un autre historien français nous a produit des arguments convaincants pour démontrer l’intolérance de l’islam vis-à-vis des chrétiens et des juifs. C’est Philippe Conrad qui avait publié un opuscule brillant, Al-Andalus : l’imposture du mythe du « paradis multiculturel » (La Nouvelle Librairie, en 2020). Il y détaille les actions des musulmans pour humilier les juifs et les chrétiens. Des impôts spécifiques que seuls les non-musulmans devaient payer. Ces derniers devaient porter des vêtements simples ; ne jamais monter à cheval mais se contenter d’un âne ; ne pas porter l’épée. Être contraints d’héberger à leurs frais les troupes musulmanes ; ne pouvoir jamais épouser une musulmane sous peine de mort ; ne posséder que la jouissance précaire de terres, dont la propriété était toujours affectée à un musulman. Aucun juif ou chrétien ne pouvait témoigner contre un musulman ; le meurtre d’un musulman par un chrétien ou un juif emportait systématiquement la peine de mort mais jamais l’inverse. L’interdiction faite à un juif ou un chrétien d’avoir un serviteur musulman ; devant un tribunal l’évaluation pécuniaire de la vie d’un musulman était obligatoirement du double de celle d’un juif ou d’un chrétien etc...
Philippe Conrad cite le Calife Omar II qui avait dit à ses gouverneurs, les Wadi : « La suppression des juifs et des chrétiens est pour nous un devoir aussi bien que l’anéantissement de leur foi ; faites-les descendre à la place d’opprobre et d’avilissement que Dieu leur a assigné ». On retrouvera cette même dhimmitude dans les Balkans pendant les cinq siècles d’occupation ottomane, avec un impôt spécial pour les non musulmans et le rapt des garçons pour en faire des Janissaires, sauf s’il y avait conversion à l’islam.
Autre chose Monsieur Macron à vous signaler, pendant des siècles, les côtes méditerranéennes françaises, espagnoles, italiennes eurent droit à des attaques sporadiques de barbaresques musulmans, qui venaient avec des embarcations très rapides, faire leur marché en emportant dans des rezzous, des femmes, des hommes, des enfants pour en faire des esclaves. L’esclavagisme musulman dura treize siècles, il faut aller visiter le marché des esclaves à Zanzibar, ou des millions d’esclaves transitèrent, venant essentiellement d’Afrique. Les hommes étaient transformés en eunuques, la mortalité y était énorme, seule 10 à 15% des opérés survivaient. Bernard Lugan, dans son livre : Esclavage, l’histoire à l’endroit, en parle savamment « les seuls qui ont aboli l’esclavage ce sont les blancs » Sud Radio, entretien avec André Bercoff, 7 octobre 2020.
Autre chose à vous signaler Monsieur Macron, lorsque la France et l’Espagne se virent octroyer le protectorat marocain, par le traité de Fez en 1912, avec l’accord de la communauté internationale, les sultans et élites marocains reçurent des sommes considérables en échange. Ils n’avaient pas hésité à vendre leur pays au plus offrant, faisant monter les enchères, notamment avec l’Allemagne qui lorgnait sur le Maroc, comme l’ont démontré les crises diplomatiques de 1905 et de 1909. Les populations rifaines notamment, en furent outrées et l’un de leur chef Abdel Krim mènera la vie très dure aux Espagnols et au Français. Bernard Lugan, dans son histoire du Maroc l’évoque aussi.
On vient d’apprendre que la côte de popularité de Macron est en chute libre et atteint les 17%, quasiment comme celle de François Hollande en décembre 2016 (16%). Interrogé sur la présence d’un condamné par la justice dans la délégation française au Maroc, Macron a botté en touche, indiquant qu’il ne s’occupait pas d’anecdotes. Effectivement Monsieur Macron œuvre pour l’anéantissement de la France, de sa culture, de son histoire. Il insulte les français, c’est tout ce qu’il sait faire.
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