L’Élysée en mode gestion de crise
Dans la précipitation, l’Élysée a actualisé lundi soir la liste de la délégation officielle avec douze noms supplémentaires, dont celui de Yassine Belattar, et tenté de déminer la polémique. « C'est une personnalité franco-marocaine », a ainsi expliqué maladroitement l’exécutif au sujet de l’humoriste, ajoutant que « sa présence dans la délégation ne vaut en aucun cas adhésion à ses idées ».
Une scène, en particulier, a cristallisé l’attention sur les réseaux sociaux : on peut y voir le Franco-Marocain quasiment bras dessus, bras dessous avec notre ministre des Armées, partageant manifestement un instant de franche camaraderie… En réponse à cette vidéo pour le moins inquiétante, l’entourage de Sébastien Lecornu a assuré que le ministre ne « connaît pas » Yassine Belattar et qu’ « au regard de sa tenue », il l’avait pris « pour un technicien ». Des propos « racistes et éliminatoires », selon l‘intéressé. Invité à réagir à ces polémiques sur BFMTV, lundi soir, Yassine Belattar a au contraire affirmé « connaître monsieur Lecornu », pour l’avoir « croisé à plusieurs reprises ». « Je trouve déplorable que quelqu’un autour de lui dise que je suis un technicien », a-t-il encore fustigé.
https://x.com/FranceSouvUnie/status/1851344856787845512
Cet entretien télévisé a d’ailleurs donné lieu à de vives tensions entre l’humoriste et son intervieweur. « Votre petit monde d’éditorialistes, d’animateurs ou de quasi-journalistes n’a jamais accepté l’idée que des gens comme moi s’émancipent de venir vous voir sur un plateau télé pour raconter des blaguounettes. Nous avons d’autres ambitions, a-t-il asséné face à Benjamin Duhamel. Je sais que vous ne faites pas d’audience sans l’islam… »
Un conseiller très influent
En dépit de ses plaintes et postures victimaires, l’agitateur est tout sauf un lapin de six semaines. Il se doutait bien des réactions que susciterait son apparition sur le tarmac, vêtu d’un jogging au moment de saluer le roi du Maroc. Depuis le début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, Yassine Belattar enchaîne les polémiques avec régularité. Dès le début de l’année 2018, il avait été nommé membre du Conseil présidentiel des villes. Son influence sur le président s’était fait sentir lorsque celui-ci avait enterré le rapport commandé à Jean-Louis Borloo, déclarant qu’il était inconvenant que deux « mâles blancs » puissent statuer sur l’avenir des cités.
Malgré ses déboires judiciaires, l’humoriste serait ensuite resté proche du pouvoir. Puisque c’est encore lui qui, cinq ans plus tard, aurait conseillé au président de ne pas participer à la grande marche contre l’antisémitisme en novembre 2023, au risque de se mettre à dos les quartiers islamisés. De quoi provoquer l’indignation de la communauté israélite et de ses soutiens. Aujourd'hui, c'est même une personnalité musulmane comme l'imam de Drancy, Hassen Chalghouni, qui réagit sur X à la présence de Belattar dans la délégation française : « Yassine Belattar représente un danger pour notre société et pour notre jeunesse. (…) Il se pose en gardien de ces idées auprès des jeunes des banlieues, où il défend ouvertement l’islamisme radical, notamment à travers son soutien aux Frères musulmans et au CCIF », ajoutant, Il est incompréhensible que le Président de la République puisse s’entourer de personnes comme lui. »
Incompréhensible, vraiment ? Soumission à sa « rue arabe » ? Fascination morbide pour les voyous ? Volonté de provoquer son propre peuple ? L’étrange relation unissant Emmanuel Macron à Yassine Belattar peut être interprétée de diverses façons. Une chose est certaine : il s’agit d’une relation pleinement assumée, entretenue en toute connaissance de cause. Le président ne pourra pas dire qu’il ne savait pas. En mars 2019 déjà, Éric Zemmour donnait son paquet à l’humoriste et dévoilait le vrai visage de ce dernier. « Je veux dire aux gens ce que vous êtes : un faux comique et un vrai militant, lançait le journaliste français face à celui qui était alors connu pour son rejet de l’assimilation et sa proximité avec le CCIF, « association ennemie de la République » dissoute en 2020. Yassine Belattar est l’incarnation de cette stratégie qu’on appelle la taqiya, la dissimilation qui est ordonnée aux musulmans dans le coran pour islamiser en douce quand le rapport de force n’est pas favorable. Il est l’incarnation rigolarde et sarcastique de cette taqiya. »
Si c'est le cas, il faut croire que cette stratégie a, depuis, largement porté ses fruits.
Jean Kast
https://www.bvoltaire.fr/yassine-belattar-letonnant-invite-du-president/
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