par Dieter Broers
Au cours des 4000 dernières années, le climat a connu des changements très importants. Des périodes de réchauffement ont été suivies de «petits âges glaciaires». Aujourd’hui, les températures augmentent à nouveau vers un optimum climatique, similaire à ce que l’on a déjà observé par le passé.
L’hystérie actuelle autour de la supposée «catastrophe climatique» prend une toute autre dimension lorsque l’on examine l’histoire du climat. Ce que révèle la paléoclimatologie sur les 4000 dernières années est une véritable montagne russe de températures – et, par extension, de la civilisation humaine.
Les températures reconstituées pour l’Holocène à partir des données de l’Antarctique (Dôme C, Jouzel et al., 2007), du Groenland (Vinther) et d’Indonésie (Rosenthal) mettent en évidence la période climatique néoglaciaire. Cette dernière correspond à un refroidissement notable dans l’hémisphère nord.
Le «Petit âge glaciaire» (1645-1715) illustre avec force ce que signifient de véritables extrêmes climatiques. Alors qu’aujourd’hui chaque dixième de degré de réchauffement suscite des titres apocalyptiques dans la presse, les gens de cette époque vivaient, eux, une véritable calamité climatique. À Londres, la Tamise a gelé ; en Chine, la moitié de la population est morte de faim ; et en Europe centrale, de nombreuses «sorcières» furent accusées d’avoir provoqué le mauvais temps. Thomas Hobbes ne mentait pas en décrivant la vie comme «solitaire, pauvre, pénible, animale et brève».
Les données climatiques du Groenland (Vinther) et d’Indonésie (Rosenthal) sont particulièrement révélatrices. Elles montrent que les changements climatiques n’ont jamais été uniformes à l’échelle mondiale. Pendant que l’hémisphère nord subissait une longue période de refroidissement appelée «néoglaciaire», l’hémisphère sud présentait souvent des comportements divergents.
Les reconstructions de température de Vinther (noir) et Rosenthal (vert), comparées à des événements historiques majeurs. Les anomalies HadCRUT4 pour la région autour du Groenland sont représentées par une ligne rouge en pointillés, et les températures à 500 mètres de profondeur dans le détroit de Makassar (données de l’Université de Hambourg) sont indiquées par des carrés rouges.
Les archives historiques montrent clairement que les périodes de réchauffement ont souvent été synonymes de prospérité pour l’humanité. Pendant l’optimum médiéval (800-1000 après J.-C.), les Vikings ont connu leur apogée ; durant la période chaude romaine (500 av. J.-C. à 400 après J.-C.), l’Empire romain n’a cessé de s’étendre ; et l’optimum minoen (1700-1000 av. J.-C.) a vu émerger la première grande civilisation européenne.
Fait notable : les événements météorologiques du Petit âge glaciaire étaient bien plus extrêmes qu’aujourd’hui. Tempêtes, sécheresses et vagues de chaleur ponctuelles rendaient la vie particulièrement difficile. Le gradient thermique entre les tropiques et les pôles était plus marqué, alimentant directement ces conditions climatiques violentes.
Qu’est-ce que cela signifie pour le débat climatique actuel ? Les faits historiques sont clairs et ne peuvent être balayés par l’idéologie. L’archéologie et l’histoire brossent un tableau limpide : l’humanité prospère davantage dans des périodes chaudes que dans des périodes froides. Une vérité inconfortable pour ceux qui annoncent la fin du monde dès que la température grimpe d’un degré.
L’histoire ne se répète peut-être pas, mais elle suit des schémas reconnaissables. Plutôt que de céder à la panique, il serait plus sage d’apprendre du passé. Une chose est certaine : le climat continuera de changer – avec ou sans l’intervention humaine. Un point que j’ai également détaillé dans mon livre «Le CO2 n’est pas notre ennemi».
source : Report24 via Euro-Synergies
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