Les forces ukrainiennes ont attaqué ce mercredi un aérodrome à Taganrog, dans le sud de la Russie, à l’aide de missiles américains ATACMS. « Il a été établi avec certitude que six missiles balistiques ATACMS de fabrication américaine ont été utilisés », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, précisant que deux d’entre eux avaient été « abattus » et que « les autres ont été détournés par des équipements de guerre électronique ». Vladimir Poutine a présenté comme une « ligne rouge » les attaques ukrainiennes contre le sol russe avec des armes occidentales.
La Russie s’apprête à répliquer par un tir de missile Orechnik comme elle l’a fait fin novembre à la suite d’un tir de missiles ATACMS – tir piloté par des personnels américains, ce qui place clairement les Etats-Unis en situation de co-belligérance pour ceux qui en doutait encore.
Orechnik est un missile balistique « à portée intermédiaire » : il peut atteindre des cibles comprises entre 3 000 et 5 500 km. À partir du territoire russe, il peut donc atteindre l’Europe, mais aussi la côte ouest des Etats-Unis par l’Extrême-Orient russe. En cours d’essai, ce missile n’équipe pas encore les sous-marins nucléaires de la marine russe. Lorsque ce sera le cas, tout point du globe sera potentiellement sous son feu.
L’Orechnik est équipé de charges multiples indépendamment ciblables (MIRV), rendant son interception impossible par les systèmes classiques. Le missile est capable d’atteindre des vitesses supérieures à Mach 11. Depuis la base de Kapoustine Iar, au nord-ouest de la mer Caspienne, un Orechnik est capable d’atteindre Paris en quelque 20 minutes.
Il a été présenté pour la première fois le 21 novembre 2024 par Vladimir Poutine. Ce missile a été utilisé le même jour dans le conflit russo-ukrainien, frappant une installation appartenant à la société ukrainienne Pivdenmach à Dniepr, en Ukraine.
Le tir de novembre était équipé d’ogives conventionnelles. Par sûr que ce soit le cas pour le prochain tir. Dans la logique paroxystique d’escalade tant du côté ukrainien que du côté étasunien avant la passation de pouvoir entre Biden et Trump le 20 janvier prochain, il n’est pas non plus exclu que le futur tir cible un site OTAN. Par exemple la base de Ramstein en Allemagne. C’est par cette grande base OTAN que transite le matériel américain vers l’Ukraine.
Henri Dubost
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