vendredi 2 avril 2021

Crise dans la dictature sanitaire

  

Au soir de ce premier avril, les réactions au discours du p. de la r. interminable comme d'habitude, confirment hélas l'affliction de tout observateur sensé.

Le quotidien Le Monde par exemple, se pose en journal des gens sérieux. Or, il appelait depuis plusieurs jours à de nouvelles mesures restrictives. Cependant, maintenant qu'elles sont prises, il titre dans sa dernière édition, en ligne le 1er, mais faussement datée du 2 avril : "Covid-19 : le troisième confinement national, un nouveau coup dur pour l’économie". Autrement dit : si le pouvoir [que je ne cherche pas spécialement à soutenir, dois-je le rappeler] ne confine pas, il a tort. S'il confine, il a encore plus tort.

Depuis le début de cette affaire de Covid-19, ce qui nous frappe c'est la montée d'un autoritarisme alimenté par la peur de la maladie, la volonté du risque zéro, inscrite ridiculement dans la constitution sous le nom de principe de précaution, et la peur de plus en plus maladive de la seule certitude que comporte la vie humaine, cette chose que l'on cache de plus en plus, la mort…

"La peur a pris le pouvoir"déplorions-nous il y a exactement un an.[1]

Dès cette époque, nous observions la doctrine et la figure symbolique, instrumentalisée par les médias, sinon le rôle personnel direct, du Dr Delfraissy.[2]

Et nous pouvions mettre en exergue de notre chronique d'alors son étonnant aveu : "nous ne sommes que des experts, et nous n'avons pas de responsabilités politiques".

Il mettait ainsi en évidence, fort opportunément quoique peut-être sans le vouloir, l'indécision intrinsèque de ceux qu'on appelle trop généreusement les décideurs[3].

Nous n'en sommes plus désormais à pouvoir déplorer le phénomène que l'on ennoblit un peu abusivement du mot de technocratie, qui pourrait désigner le gouvernement des experts et des "techniciens". Nous en sommes réduits, plutôt, à constater la dégénérescence de la constitution écrite, et des principes sur lesquels elle prétend se fonder, sous la cinquième république[4].

Ainsi, le quotidien officieux lui-même remarquait l'écart séparant en fait, de jour en jour, le chef de l'État de ce monstre technocratique qu'il a pourtant lui-même inventé sous le prétexte d'un conseil de défense sanitaire. Voila ce que souligne Le Monde :

"... ce n’est sans doute pas un hasard si, mercredi soir, le chef de l’État a demandé, en premier lieu, "un effort des soignants pour augmenter nos capacités en réanimation" et passer à plus de 10 000 lits contre un peu plus de 7 000 actuellement. Le président de la République semble ainsi tenter d’inverser le rapport de force établi, notamment, après la diffusion de la tribune signée par un collectif de médecins de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), dans Le journal du dimanche du 28 mars, et celle qui a suivi, le lendemain, dans Le Monde. Le personnel hospitalier s’y alarmait de la situation apocalyptique des services de réanimation en Ile-de-France et prévenait que, sans mesures fortes pour endiguer la pandémie, le tri des patients sera inévitable."

On entend quand même, de-ci de-là, dans le flot ininterrompu dont tous les médias nous submergent, quelques propos pertinents.

Je citerai par exemple ceux de Jean-Sébastien Ferjou, du site Atlantico, sur BFMTV ce premier avril, il résumait ainsi la situation :"Ce qui serait sensé serait d'en appeler à la responsabilité des Français mais on nous traite comme des administrés pas comme des citoyens."

Inutile de marteler derechef à quel point nous devons partager une telle protestation.

JG Malliarakis  

Apostilles

[1] cf. L'Insolent du 30 mars 2020 "Quand la peur a pris le pouvoir"

[2] cf. L'Insolent du 16 avril 2020 "La doctrine Delfraissy"

[3] cf. L'Insolent du 27 janvier 2021 "Crise de la gouvernance"

[4] cf. L'Insolent du 1er mars "Qui gouverne en France ?

https://www.insolent.fr/2021/04/crise-dans-la-dictature-sanitaire.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire