Macron reçoit les « forces républicaines » pour choisir son futur premier ministre. Ne cherchez pas dans la constitution la définition de cette appellation, elle n’y figure pas, et pour cause, toutes les formations légalement élues sont estampillées républicaines, sinon elles seraient interdites, et le Président est censé discuter à égalité avec tous. Oui mais ça c’était avant l’évènement de l’enfant président et de sa conception de la démocratie et surtout de la fonction qu’il occupe. Il reçoit tout le monde sauf les LFI et le RN. L’obsession hégémonique de la minorité qu’il entend imposer dans tous les domaines est sa méthode et il l’applique pour nommer celui qui devra constituer le nouveau gouvernement. Il n’avait pas de majorité, qu’à cela ne tienne, il a choisi Barnier qui a tenu 55 jours. Il s’apprête à refaire cette erreur, à moins que ce ne soit sa tactique pour rejeter indéfiniment la faute sur le RN et LFI, ces méchants parlementaires qui cassent son jouet !
Personne autour de lui pour le prévenir qu’il écarte vingt millions d’électeurs mais surtout 330 députés, ce qui est bien plus que la majorité de l’hémicycle, et que dans une démocratie non défaillante, ça ne se fait pas. Aurait-il un niveau en mathématique équivalent à celui des élèves français révélé dans une récente étude, où s’imagine-t-il que, par un miracle dont il est le seul à concevoir les bienfaits, les mêmes causes vont soudainement produire des effets différents ? Il y a dans son attitude une puérilité désarmante, et dangereuse, largement entretenue par une classe politique qui n’est pas à la hauteur des enjeux, ni de ce qui reste de nos institutions. En acceptant d’être accueillies en mode VIP, les formations consultées valident cette auto proclamation de respectabilité qui est une sottise et même une faute politique. Cette méthode n’est pas celle d’un président de la République, ni même d’un monarque, mais bien d’un adolescent immature, un gosse de riche, qui réfute les règles d’un jeu dans lequel il est impliqué et qu’il perd.
On se souvient de Dupont Aignan qui lors de l’élection en 2017 était reçue sur TF1 par Anne-Claire Coudray. La veille la même chaîne s’était octroyée le privilège d’organiser un débat avec les candidats sérieux, les nobles, ceux qui étaient au-dessus du panier, reléguant les autres à l’arrière-plan, leur accordant bien magnanimement un strapontin au journal de 20h. Dupont Aignan avait alors expliqué son mécontentement vis-à-vis de cette façon de procéder et en solidarité avec ces petits prétendants écartés, comprenez insignifiant aux yeux de TF1, avait quitté l’antenne. La journaliste, médusée, interdite, peu habituée à voir la morale et l’honneur dépasser soudainement la seule bassesse du calcul politique, n’avait su quoi dire. On aurait aimé assister à une telle attitude de la part des « invités » de Macron. Il eut été normal qu’ils renoncent à se présenter à l’Élysée pour manifester leur refus de voir les règles de notre république redéfinis par les délires d’un président qui a perdu les élections par trois fois, qui n’a plus de majorité, mais qui veut imposer sa politique alors qu’il ne devrait suivre que celle de ceux qui ont gagné, même si leur programme ne lui convient pas.
Au lieu de cela, il décide de qui est fréquentable constitutionnellement, et certains se complaisent à l’imiter. Il va nous refaire le cirque de cet été, nommer un Premier ministre qui faute d’avoir la majorité, ne pourra rien entreprendre, si ce n’est dégainer un 49.3 qui devrait connaître la même fortune que celui de Barnier. La réalité est que nos institutions sont malmenées, minées par un homme sans foi ni loi, ne respectant rien, et s’imaginant au-dessus de tout. L’homme est le problème et sa volonté de faire comme s’il avait gagné, sans se préoccuper de la vérité, confine à la psychose. Tant que Macron sera aux commandes il n’y a rien à espérer et la classe politique ne l’a toujours pas compris. À moins que les ténors ne soient tenus par Macron qui aurait sur chacun d’eux des dossiers compromettants. Dans ce cas, ils devraient avoir la sagesse de ne rien accepter de lui pour rester libres. Mais si tel est le cas, en persistant à nous faire croire qu’ils sont la solution, ils nous montrent un appât du gain bien plus élevé que la morale dont ils font profession de foi, sans jamais en suivre les vertus. Non seulement la question de la destitution est de plus en plus d’actualité, mais elle n’est pas suffisante. Nos institutions ont été déchirées et ne fonctionnent plus puisqu’elles autorisent à un homme sans majorité, à rester au pouvoir tout en ignorant le verdict des urnes, qui, en l’état, ne permet pas non plus d’avancer.
Il faut donc, et nous l’avons déjà dit au RPF, ne pas se rendre aux convocations, faire tomber les premiers ministres les uns derrière les autres, jusqu’à ce que ce président là n’ait plus d’autre choix que de partir. Puis sans doute, à défaut de retrouver un homme d’honneur, refonder notre constitution. Inutile d’avoir recours à l’euphémisme trop souvent employé, de toilettage du texte, par crainte d’être taxé d’anti quelque chose. Il faudrait revenir sur tellement d’articles et de concepts qu’il est plus honnête de parler de VI République. Si nous sommes arrivés jusqu’à la V c’est bien parce qu’avant il y en a eu quatre, et qu’il n’y a rien qui s’oppose à ce qu’il y en ait une sixième, sauf à se complaire dans une fausse sécurité institutionnelle et à rester aveugle face à la situation que nous vivons. Nous n’avons pas de majorité à l’assemblée parce que le mode de scrutin ne correspond plus à la réalité de l’électorat. Mais ce n’est pas le seul problème. Nous avons déjà listé tout ce qui devrait changer pour que nous ne puissions plus être plongés dans cette incertitude et suspendus au délire d’un homme seul. Ne comptez pas sur Macron pour trouver le mouton à cinq pattes, le prochain premier ministre, s’il applique la politique voulue par Bruxelles/Macron sautera aussi vite que Barnier. Est-ce à ce moment-là que la destitution de Macron redeviendra d’actualité, ou faudra-t-il attendre la troisième motion de censure ? Il est clair que les deux formations écartées n’ont aucun cadeau à faire à l’adolescent en crise qui séjourne à l’Élysée. Il le sait et joue sur l’excuse du : c’est pas moi, c’est eux, pour persister dans son absurde et suicidaire attitude, protégé qu’il est par cette classe de bourgeois assise sur un matelas de privilèges qu’elle entend conserver coûte que coûte.
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Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire
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